A la vie, à la mort, de Stephenie Meyer



Éditeur : Livre de poche Jeunesse
Date de parution : 10 mai 2017
Public visé : Young adult
Nombre de pages : 509
Prix : 9,90 euros

Quatrième de couverture :  
Lorsque Beaufort Swan emménage dans l'insignifiante bourgade de Forks et rencontre la mystérieuse Edythe Cullen, sa vie prend un tournant aussi excitant que terrifiant. Avec sa peau de marbre, ses yeux dorés, sa voix envoûtante et ses dons surnaturels. Edythe est à la fois irrésistible et énigmatique. Ce que Beau ne sait pas encore c'est que plus il se rapproche d'elle, plus lui et son entourage sont en danger. Et il se peut qu'il soit trop tard pour faire demi-tour.

Mon   avis :

Le jour où Beau décide de rejoindre son père à Forks pour permettre à sa mère de vivre pleinement sa nouvelle union, il ne peut s'attrister de la météo éternellement pluvieuse et de cette stase ambiante qui y rendent l'existence terne et sans surprise. Du moins, c'est ce qu'il pensait jusqu'à apercevoir Edythe Cullen, une mystérieuse élève de son lycée chez laquelle il déclenche des réactions étranges. Son allure dénote également avec sa démarche féline, son regard d'ambre et ses traits parfaits... Alors que se tisse entre eux une relation que Beau ne saurait définir, des faits inexplicables se produisent... Et si cette attirance le projetait vers un danger mortel ?


"Twilight réinventé"... Telle est la promesse qu'on nous sert nous forme d'accroche sur la première de couverture. Mensonge éhonté !

Initialement paru en tant que récit inédit offert lors dans la réédition spéciale de "Fascination" pour l'anniversaire de ses dix ans, "A la vie, à la mort" a été publié par la suite en roman poche. J'avais un bon souvenir de la saga "Twilight" (vive l'adolescence) qui, même si elle était vraiment trop niaise à mon goût, avait contribué à l'émergence de la bit-lit. Stephenie Meyer a depuis publié plusieurs autres romans, toujours dans ce style si épuré qui fait son succès et j'étais donc curieuse de découvrir cette romance paranormale.

Peut-être est-ce de ma faute, peut-être avais-je des attentes trop élevées quant à ce récit que je savais pourtant n'être qu'une réécriture de "Fascination"... Cependant, entre une réécriture de qualité qui apporte quelque chose à l’œuvre de l'auteur et ce mauvais exercice de réécriture qui aurait très bien pu être un devoir proposé par un enseignant à sa classe de CM2 : il y a un monde. C'est là où le bât blesse car, si vous avez comme moi une mémoire d'éléphant (voire même d'un troupeau de ces pachydermes comme me l'a une fois dit une amie), vous vous demanderez dès la première page ce qui cloche. Une impression de déjà vu ? Rien d'étonnant, vous venez de lire MOT POUR MOT la même première page que le premier tome de "Twilight" ! Oui, vous m'avez bien lue : mot pour mot ! A cela près que l'auteur procède à une inversion des genres. Malheureusement, mis à part quelques ajouts syntaxiques mineurs, la presque totalité du roman suit cette règle. Peut-on dès lors parler d'un "Twilight réinventé" ? Moi, j'appelle cela : beaucoup de bruit pour pas grand chose...

D'ailleurs, cette métamorphose du féminin en masculin et vice versa n'est pas la meilleure idée du monde. En effet, même si on peut dès lors penser que ce roman s'adresse uniquement aux fans de la saga vampirique ou aux lecteurs nostalgiques, cette transformation a de quoi les perturber ! Elle a créé un joli bug dans mon esprit habituellement très flexible... Cela m'a notamment perdue à cause du changement des prénoms des personnages dont n'est conservé que la première lettre. Edward devient Edythe, Bella devient Beau, Alice devient Archie, et ainsi de suite pour l'ensemble des personnages, exception faite des parents de Bella/Beau qui visiblement ne sont pas atteints par cette malédiction. Outre que cela n'apporte rien puisque les caractères et autres habilités restent inchangés, je me suis retrouvée à avoir une représentation mentale vraiment bizarre des personnages, à cheval entre leur ancienne identité et leur nouvelle ! Sans compter qu'inconsciemment j'étais constamment en train de faire le parallèle entre les versions féminines et masculines... Je vous l'avais dit : une vraie malédiction !

Aucune originalité donc puisque la trame est un copier-coller. Il faudra attendre la page 461 pour que se produise ce qu'on espérait désespérément : que l'évolution diffère de l'original ! Si on y réfléchit bien, ceci n'est d'ailleurs pas étonnant car la suite de la romance n'aurait eu aucun sens si l'humain de la relation avait été un homme. Sans compter qu'il n'existait pas un champ infini de possibles pour terminer ce one-shot tout en faisant écho à l'épilogue connu. Loin d'être un choix à proprement parlé, il était donc obligatoire de faire surgir une nouvelle conclusion. Celle-ci est sans surprise, sans saveur et, à mon sens, ne justifie pas qu'on se farcisse 90% de phrases plagiées pour 10% de nouveauté. Je sais bien que l'auteur s'en dédouane en se justifiant de ce manque d'innovation dans la préface de la réédition des dix ans, mais si elle-même était déçue de n'avoir pu faire autre chose dans le court délai imposé par son éditeur peut-être n'aurait-elle pas dû nous servir ce plat à peine réchauffé... Très déçue que les lobbies commerciaux prennent le pas sur l'art de la création littéraire.


Au final, une seule phrase résume ce roman : sans intérêt si vous avez déjà lu l'original et que vous ne souhaitez pas participer à cette farce commerciale ! Bien sûr, si vous êtes un fan inconditionnel vous pourriez être tenté, mais la réalité est ainsi faite... "A la vie, à la mort" ne vaut pas son temps de lecture malgré son épilogue inédit.


Points positifs :
  • Un dénouement différent du roman originel.

Points négatifs :
  • Une réécriture basique de "Fascination", qui tient plus de l'exercice pour écoliers que d'un véritable travail d'écriture !




Ouvrage lu dans le cadre du Challenge "Bestiaire de l'obscurité" de Mort Sûre




Aelinor

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